Stop bourgogne poubelle Un plan d’attaque amorcé

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JSL Le Creusot le 09/06/2014 | Nicolas Manzano

L'association a recueilli de nouvelles adhésions vendredi soir à Torcy. Photo N. M

Récemment créée en vue d’obtenir au plus vite la fermeture du centre de stockage des déchets de Torcy, l’association Stop Bourgogne poubelle a grossi ses rangs vendredi soir.

Pour Bruno Cuby, président de la toute jeune association Stop Bourgogne poubelle, le bilan de la réunion publique de vendredi soir était plus que positif. Si ce premier rendez-vous n’a pas mobilisé une foule d’habitants de la région creusotine, le dialogue a été très constructif au sein de la petite trentaine de personnes réunies salle Jules-Ferry à Torcy. Certains étaient simplement venus s’informer sur l’action de l’association. D’autres entendaient bien faire profiter de leurs connaissances pour participer activement à son combat et obtenir la fermeture du centre de stockage des déchets non dangereux (communément appelé la « décharge ») avant 2019, date de la fin de l’autorisation préfectorale d’exploitation.

« Quand on bouge, ça réagit ! »

Stop bourgogne poubelle Un plan d'attaque amorcé Le Journal de Saône et Loire le 09/06/2014 | Nicolas ManzanoNuisances olfactives, pollution de l’air, de l’eau et des sols, dangers pour la santé publique et pour la faune sauvage, conséquences économiques et patrimoniales... En deux heures d’échanges, de nombreux volets ont été abordés, avec des discussions souvent très techniques, tant sur le plan juridique que géologique, voire chimique. « Depuis 2011, je suis gêné par les gaz produits par la décharge. J’avais pris cette odeur du méthane, mais nous avons affaire à des carbures d’hydrogène soufré ou mercaptans, des gaz lourds et dangereux à l’odeur d’œuf pourri », estime M. Gand, riverain de la rue des Bruyères qui souhaite s’investir au sein de l’association.

« Le dossier existe »

« Grâce à notre action, il semble y avoir moins d’odeurs en ce moment. Comme quoi quand on bouge, ça réagit », se félicite à ce titre le président. « Grâce à vous, c’est désormais un sujet présent au sein de la communauté urbaine, plus personne ne peut dire qu’il n’est pas au courant. Le dossier existe », informe Pierre-Étienne Graffard, conseiller écologiste du Creusot venu manifester son soutien en tant que conseiller communautaire.

Source de cancers ?

Pour d’autres, encore plus alarmistes, le centre de stockage de Torcy constituerait aujourd’hui une sorte de volcan en sommeil. « On met cette montagne de déchets en dépression, les gaz sont aspirés pour éviter l’explosion. Ceux que l’on n’arrive pas à collecter sont brûlés par deux torchères qui tournent 24 h/24 et 365 jours par an », avance un riverain.
Des gaz qui, cumulés au passage de lixiviats [1] à proximité d’habitations, représenteraient un réel problème de santé publique selon certains habitants concernés de très près. « Je suis atteinte d’un cancer de la thyroïde et je ne suis pas la seule à Torcy. Les meilleurs spécialistes de Lyon parlent d’un cancer environnemental. Il faut axer notre action sur ce risque sanitaire avant qu’il y ait je ne sais pas combien d’enfants morts », lance avec émotion une Torcéenne se présentant comme « un témoin vivant de cette pollution ».
Alain Thomas, propriétaire du château de Torcy à l’origine d’un recours administratif contre la construction d’une nouvelle digue de rétention des déchets, pointe quant à lui du doigt des jus issus de déchets dangereux enfouis lors de la première phase d’exploitation dans les années 1980.

Lourdeur administrative

Torcy Pour faire fermer la décharge JSL 09/06/2015Aujourd’hui, les responsables de Stop Bourgogne poubelle dénoncent la lourdeur administrative freinant l’action publique sur le dossier. « Les élus de Torcy souhaitent faire mener une expertise indépendante. Mais le simple appel d’offres prendra au moins un an. À ce rythme, on y est encore dans dix ans. Il faut que l’on soit là pour faire bouger les choses », affirme le président Bruno Cuby, qui regrette l’absence à cette réunion du maire de Torcy, Roland Fuchet, et de Sylvie Lecoeur, vice-présidente de la communauté en charge de l’eau et de l’assainissement. « Pour arrêter l’exploitation avant 2019, il faut influencer la préfecture en proposant une autre solution », propose Dominique Jouanne, élu socialiste de l’opposition torcéenne, présent vendredi soir.
En fin de réunion, presque tous les participants ont signé leur bulletin d’adhésion à l’association [2]. Une nouvelle pierre à l’édifice qui s’ajoute aux 120 signatures de la pétition lancée en ligne via la page Facebook de l’association.

Émilie Mondoloni, secrétaire de l'association et Bruno Cuby, président. Photo N. M.
Émilie Mondoloni, secrétaire de l’association et Bruno Cuby, président. Photo N. M.

[1Liquide résiduel provenant de la percolation de l’eau à travers les déchets.

[2Prix d’adhésion libre à partir de 1 €.